Retrouvez les critiques de nos premières spécialité cinéma-audiovisuel sur les films du Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand. Elles ont été publiées sur le journal La Montagne.
Negative Space (F10)
Marien R., Margot J. et Corentin A.
Negative Space est un court-métrage d’animation français réalisé par Ru Kuwahata et par Max Porter sorti en 2017. Cette même année il a reçu le plus le prix Fipresci au festival d’Annecy. Il est nommé aux oscars 2018 dans la catégorie « meilleur court métrage d’animation ». L’histoire est simple est poétique: un père, son fils. Plus surprenant leur attachement repose sur la préparation méthodique d’une valise. C’est le souvenir que le personnage principal garde de son père. L’idée de l’enfance émane des décors qui pourraient être ceux d’une maison de poupée ce qui donne une certaine innocence au film. L’animation très artisanale mélange des techniques (stop motion, dessin animée et pixilation) et donne au film tout son charme et sa fluidité. Le court métrage se termine sur une chute mêlant le tragique à l’humour et à la tendresse.
Le court-métrage d’Agathe Riedinger est un film en couleur français datant de 2017. Il pose un regard réaliste sur notre société. Liane, 21 ans, apprend qu’elle est prise pour un casting de télé-réalité. Elle redouble alors d’efforts pour être sélectionnée, est prête à tout pour atteindre son but même si ce milieu est corrompu. En plus d’une réalisation précise et subtile, les actrices et acteurs offrent des performances crues et ancrées dans le réel. Les décors vides et impersonnels accentuent le malaise face à son milieu social et donne au spectateur une envie de s’évader avec le personnage. Ce film est sincèrement réussi nous le recommandons vivement.
Nuit Debout (F6)
Léa R., Loli P-M et Blandine B.
Paris, un soir d’avril, un pote qui ne peut plus l’héberger, Tinder et Nuit Debout, voilà le sort du personnage principal. C’est en 19 minutes que Jean-Charles Paugan présente le personnage de Franck, un jeune homme un peu grossier mais attachant d’une vingtaine d’années. Prêt à tout, surtout à mentir, il tente de suivre le conseil de son ami « trouver une femme chez qui passer la nuit » pour ne pas finir sur un banc. Une caméra portée nous rapproche du personnage et nous entraîne dans ses pas, au gré de plusieurs rencontres féminines plus ou moins abouties. Ce film plein de rebondissements et d’ humour nous garde en haleine. A ne pas manquer.
Chose mentale (F5)
Lætitia P., Solène R. et Joséphine J.
Chose mentale est un court métrage français réalisé en 2017 par William LABOURY. Cette fiction met en scène une jeune fille électrosensible. Celle-ci s’isole loin de la ville afin d’éviter les ondes… Elle recherche l’évasion par la pensée jusqu’au jour où survient un imprévu. L’accord des couleurs est très travaillé, particulièrement les tons de bleu donnant au film une ambiance froide et oppressante. Son cadre rappelle celui de l’hôpital, la combinaison portée par Ema peut aussi faire allusion à un équipement d’astronaute ou bien à une protection contre la radioactivité. Les musiques contribuent à l’atmosphère mystérieuse renforcée par l’originalité du scénario. Ce court-métrage est trés adroitement construit et nous captive par son esthétisme et la force des émotions qu’il inspire.
(00) (I14)
Enzo C., Robert L. et Gabriel N.
Faire ressentir les sensations de la vie réelle à travers un film est certainement l’une des choses les plus compliquées à réussir. En 6 minutes, l’animation (OO) réalisée par Seoro Oh arrive à retranscrire les sensations d’un simple rhume en prenant des libertés de comparaison absolument bluffantes. Nous suivons donc les chroniques d’une paire de narine encombrées par un rhume exagéré qui va provoquer des situations irréalistes. Les éternuements deviennent des coups de feu, le nez coule à flot, les actions se multiplient de manière spectaculaire. La qualité d’animation est excellente. Son côté assez cartoonesque donne un dynamisme et une qualité d’image rare. Le son est parfaitement contrôlé, il pourrait se perdre dans une noyade sonore tant le nombre de sons et de bruitages est impressionnant. Le montage donne un rythme rapide. Les transitions se font par des analogies sur lesquelles l’humour du film repose. Il ne faut pas le rater: son originalité et sa qualité font de lui un film très réussi.
Bye Bye les puceaux (F4)
Lilou D. et Shinta M.
Bye bye les puceaux, une fiction, est le premier court métrage réalisé par Pierre Boulanger en 2017. Dans une banlieue, Abdel et Inès, deux ados qui se connaissent peu décident pourtant de faire leur « première fois » ensemble. Mais un incident de dernière minute va perturber leur plan : Inès doit faire du baby-sitting et se retrouve à garder les enfants avec Abdel. Cette période importante de la vie est racontée avec humour. Le scénario est intéressant par sa construction et l’enchaînement rapide des malchances, toujours ancré dans le quotidien de la vie des ados. Le naturel du jeu d’acteur et la rapidité des dialogues constituent une véritable performance. Un film simple dans sa réalisation mais très réussi.
Overrun (F6)
Lisy D., Omaïma S. et Kenza M.
Le film d’animation Overrun, Infestation en francais est un travail collectif de Jeremie Cottard, Antonin Derory, Matthieu Druaud, Pierre Ropars, Diane Thirault, Adrien Zumbihl. A travers ce court métrage de 8 minutes on suit l’aventure d’une fourmi qui doit faire face aux dangers d’un univers sombre et froid et tacher d’en sortir. Cette animation nous plonge au coeur du corps humain, la fourmi se déplace au gré du rythme et des méandres des organes. Cette animation accomplit des prouesses techniques et réserve aux spectateurs une chute inattendue.
A découvrir!
Film Prends mon poing (F8)
Victor B., Pauline M., Johanna B. et Carla V.
Prends mon poing est un film de Sarah Al Atassi, réalisé en 2017 et produit par la Fémis. C’est le premier film de cette jeune réalisatrice: elle raconte l’histoire de Bilal, un jeune homme violent qui vit dans une caravane. Sa vie est rythmée par l’alcool, la violence et le sexe. Le lendemain d’une soirée, il fait la rencontre d’un jeune homme tout aussi agressif que lui. S’installent alors entre eux des combats acharnés. Dès le début, la bande sonore accompagne la débauche de violence de cette jeunesse rendue cependant esthétique par la chaleur des tons. La caméra toujours au plus prés des acteurs provoque la fascination du spectateur. C’est un film très réussi qui nous embarque.